Par Hélène Panis
Orthoptiste et étudiante du Master en Optométrie Clinique et Thérapie Visuelle
La myopie évolutive est un défaut courant chez les enfants et les adolescents. Elle est caractérisée par une vision floue à distance et une incapacité à voir clairement les objets éloignés. C’est une affection qui peut progresser au fil du temps et augmenter le risque de développer des problèmes de santé oculaire à l’âge adulte, tels que le décollement de la rétine, le glaucome et la cataracte.
Dans cette revue bibliographique, nous allons explorer les différentes causes de la myopie évolutive chez les enfants et les adolescents, ses facteurs de risques, ses complications potentielles et les méthodes de traitement.
Mots clés : Myopie, enfant, évolutive, pandémie, OMS, biométrie
Abréviations : δ (dioptrie), OMS ou WHO (Organisation Mondiale de la Sante ou World Health Organization), VP (vision de près), VL (vision de loin), mm (millimètre), ∆ (valeur moyenne), % (pourcentage)
La myopie est un problème de santé publique. Les chiffres sont inquiétants, d’après le Brien Holden Vision Institut (2016), 52% de la population mondiale sera myope d’ici 2050.
La myopie est reconnue depuis 2016 par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme un problème de santé publique. La prévalence de la myopie a presque doublé dans les vingt dernières années dans les sociétés orientales et occidentales. La prévalence parmi les jeunes adultes est supérieure à 80% dans de nombreuses régions asiatiques, et supérieure à 50% aux Etats-Unis et dans certaines régions d’Europe.
Épidémie en France
Selon les estimations de la Haute Autorité de Santé fondées sur une étude épidémiologique de référence sur la progression de la myopie, en 2022, 510 000 enfants entre 6 et 15 ans présentent une myopie évolutive, c’est-à-dire une progression myopique supérieure à 0,50δ par an. La prévalence est de 23,7% pour ces enfants entre 6 et 15 ans. Les filles sont plus touchées que les garçons (26,7% contre 20,9%).
Physiologie oculaire
À la naissance, le système visuel est immature. S’il n’est pas stimulé, il ne se développe pas. Les études de Clergeau (2007a) ont établi que l’acuité visuelle du nouveau-né est environ de 1/20ème.
Fledelius et Christensen (1996) donnent des valeurs normales de 17,02 millimètres à la naissance, 20,19 mm à 1 an, 21,31 mm à 2 ans, 22,07 mm à 3 ans, avec un maximum de 23 mm à 10 ans.
Larsen (1971) grâce à ses études 1, II, III et IV retrouve des données similaires avec des longueurs axiales qui sont de 16,78 mm à la naissance, de 18,21 mm à 6 mois, de 20,61 mm à 1 an, de 20,79 mm à 2 ans, de 21,27 mm à 3 ans, de 21,85 mm à 5 ans, de 22,50 mm à 10 ans, de 23,15 mm à 13 ans, ce qui coïncide avec le terme de la croissance de l’œil.
Nous retenons les valeurs suivantes : 17 mm à la naissance, 18,5 mm à 6 mois, 20 mm à 1 an, 21 mm à 2 ans, 21,5 mm à 3 ans, 22 mm à 5 ans, 22,5 mm à 10 ans, 23 mm à 13 ans.
La majorité du développement du globe oculaire se fait durant les 3 premières années de vie, ensuite l’évolution est de 0,05mm à 0,1 mm par an.
Cette croissance rapide du globe est principalement due à la croissance de la sclère et du vitré, la surface de la cornée variant proportionnellement peu entre la naissance et 2 ans.
1. Phénomène d’emmétropisation
Il s’agit du phénomène qui conduit l’œil au statut d’emmétrope.
L’emmétropisation est le résultat d’un processus à la fois passif et actif :
L’emmétropisation active se déroule pendant la tendre enfance, mais l’œil reste malléable aux conditions environnementales jusqu’à l’âge de jeune adulte.
L’hérédité conditionne l’emmétropisation passive en déterminant la tendance du globe à atteindre certaines proportions, et l’environnement semble jouer un rôle en influençant l’action des mécanismes d’emmétropisation active.
2. Principe de la défocalisation hypermétropique
A – Chez l’emmétrope :
En rétine centrale, les rayons lumineux convergent et se focalisent parfaitement sur la macula, permettant la vision nette au loin. En rétine périphérique, les rayons lumineux convergent et se focalisent en arrière de la rétine, entraînant un flou en rétine périphérique. C’est la défocalisation hypermétropique.
B – Chez le myope portant des verres unifocaux :
En rétine centrale, les rayons lumineux convergent et se focalisent maintenant parfaitement sur la macula, permettant la vision nette au loin. En rétine périphérique, la correction unifocale ne corrige pas la défocalisation hypermétropique qui existe toujours en rétine périphérique. Cette défocalisation hypermétropique est un stimulus à l’augmentation de la longueur axiale de l’œil, et donc à l’évolution myopique.
C – Principe de la défocalisation myopique en contrôle de la myopie
Pour contrôler la myopie, les solutions adaptées à défocalisation myopique permettent :
– En rétine périphérique : de réduire la défocalisation hypermétropique. Les rayons convergent alors en avant de la rétine.
C’est l’état réfractif de l’œil supérieur à -0,50δ chez l’enfant, avec une combinaison de facteurs de risque quantifiables (réfraction actuelle, âge, etc.) qui entrainent une probabilité suffisante d’évolution de myopie. La myopie évolutive est une combinaison entre une myopie réfractive et une myopie axile. Le but de la prise en charge de la myopie évolutive est d’essayer de freiner la progression de la myopie.
Il existe de nombreux facteurs qui peuvent accélérer l’évolution myopique : l’âge d’apparition de la myopie, l’historique familial, l’ethnicité, le temps passé à l’extérieur et le temps passé en vision de près.
A – Âge d’apparition de la myopie
Plus la myopie apparaît tôt, plus elle évoluera rapidement, et plus la valeur finale de la myopie sera importante.
D’après l’étude de Donavan et al. (2015a), la myopie semble apparaître de plus en plus tôt, elle apparait en moyenne entre 8 et 10 ans le plus souvent. Si l’enfant a moins de 8 ans et qu’il commence à être myope, c’est un facteur de risque élevé d’évolution myopique. Cette étude est corrélée par celle de Tricard et al. (2021).
B – Historique familial
Les études de Kurtz et al. (2007) et de Loh et al. (2015) permettent d’établir que la myopie d’un ou des deux parents augmente le facteur de risque myopique de l’enfant.
La génétique de la myopie, c’est au moins 20 paires de chromosomes concernées, et plus de 50 gènes impliqués. Ce patrimoine génétique a pour conséquence le remodelage scléral et l’allongement du globe oculaire.
C – Ethnicité
La prévalence de la myopie est proportionnellement plus importante dans la population asiatique que dans la population européenne.
L’étude de Donavan et al. (2012b) et celle d’Hyman et al. (2005) montre que la myopie chez les enfants d’ethnicité asiatique progresse plus rapidement que chez les enfants d’ethnicité non-asiatique.
D – Temps passé à l’extérieur
L’exposition à la lumière du jour à un Impact sur la freination de l’évolution myopique.
L’étude à Taiwan de Wu et al. (2013) sur 700 enfants montre qu’une augmentation du temps de récréation (+ 40 minutes/jour) entraine chez les myopes une diminution de la myopie de 30%.
Il est recommandé de passer au moins 2 heures par jour à l’extérieur. Peu d’études ont été réalisées entre la quantité d’évolution myopique et temps passé à l’extérieur.
E – Temps passé en vision de près :
Selon les recherches de Bao et al. (2015), les paramètres facteurs d’évolution myopique sont :
F – Autres facteurs :
Il existe d’autres facteurs, qui jouent un rôle estimé comme étant moins important : déprivation visuelle, accommodation, lumière bleue et violette, myopie nocturne, alimentation, mois de naissance, niveau d’étude, anthropométrie, intelligence, sexe et réfraction périphérique.
G – Complications associées à la myopie évolutive.
En cas de myopie évolutive, les risques de développer une pathologie oculaire augmentent.
Holden et al. (2016) montrent qu’environ 1% de la population mondiale est atteint d’une pathologie liée à sa myopie et estiment une augmentation à 10% de cette population en 2050. L’allongement de la longueur de l’œil entraîne un risque significatif de complications pathologiques pour l’œil et la vision.
D’après World Health Organization (2015), les conséquences de la myopie sont =
La dégénérescence maculaire myopique : c’est la première complication pathologique de la myopie. Cela engendre des altérations au niveau de la rétine : rupture de la membrane de Bruch, néovascularisation choroïdienne (CNV = néovascularisation choroïdienne), atrophie rétinienne.
La déchirure et le décollement rétinien : Une élongation axiale provoque un affinement de l’épaisseur rétinienne ce qui engendre un risque de déchirure.
Les corps flottants.
– Le glaucome à angle ouvert : 10% des patients atteints de myopie forte développent un glaucome (contre 2% sans myopie forte).
– La cataracte : Elle est plus précoce en moyenne de 10 ans plus tôt chez le sujet myope.
Tableau 1. Complications liées à la quantité de myopie d’après Pauné (2018).
Quantité de myopie |
Cataracte |
Glaucome |
Déchirure rétinienne |
Maculopathie myopique |
-1δ à -3δ |
2x |
4x |
3x |
2x |
-3δ à -6δ |
3x |
4x |
9x |
10x |
>-6,00δ |
5x |
14x |
22x |
41x |
D’après Bullimore et al. (2019), plus la myopie augmente, plus le risque de maladies oculaires est élevé.
H – Tests différentiels à effectuer pour la mise en évidence de la myopie évolutive : il existe deux indicateurs à l’évolution de la myopie :
Pour contrôler l’évolution de la myopie, il faut mettre en place un traitement de freination ou de contrôle de la myopie, avec deux objectifs de corriger le défaut réfractif de la myopie et de freiner l’évolution de la myopie.
Tableau 2. Vitesses de progression du défaut réfractif en moyenne par an d’après l’étude de Mutti et al. (2007).
Vitesses de Progression |
|
Lente |
Moins de -0,25δ/an |
Moyenne |
Entre -0,25δ et -0,75δ/an |
Rapide |
Plus de -0,75δ/an |
La comparaison des mesures obtenues aux valeurs de longueurs axiales précédentes permet d’évaluer l’évolution de la longueur axiale.
On peut ensuite comparer l’évolution moyenne chez cet enfant à la progression moyenne de la longueur axiale chez un enfant myope corrigé. Après 10 ans, la vitesse de progression axiale normale est de 0,1 mm/an. On parle d’évolution rapide quand elle est supérieure à cette valeur.
L’évolution de la longueur axiale du globe est le meilleur indicateur d’évolution myopique, en recherche, et aussi en clinique. Cette mesure est jusqu’à 10 fois plus pertinente et sensible pour détecter et suivre la progression myopique, par rapport à la réfraction. Maintenir la myopie en dessous de -3.00δ et la longueur axiale en dessous de 26 mm permettra de diminuer à long-terme le risque de déficience visuelle et de pathologie oculaire. Une myopie faible ne signifie pas forcément une longueur axiale normale ou faible.
D’après l’étude de Hou et al. (2018), la croissance de la longueur axiale est terminée autour de l’adolescence (vers l’âge de 16 ans). Elle est environ de 23 mm chez la fille et de 23,5 mm chez le garçon (emmétrope).
Chez le myope, la croissance de la longueur de l’œil commence à s’accélérer avant l’apparition de la myopie et continue ensuite.
Tableau 3. Évolutions de la longueur axiale chez les enfants selon Clergeau (2007b).
|
Évolutions de la longueur axiale chez les enfants qui restent emmétropes |
Evolutions de la longueur axiale chez les enfants qui deviennent myopes |
Avant 10 ans |
0,1 à 0,2 mm/an |
+/-0,30 mm/an |
Après 10 ans |
< 0,1 mm/an |
+/-0,20 mm/an |
Généralement, le fort myope présente une longueur axiale plus importante.
La règle théorique est qu’une évolution axiale de 1 mm engendre une myopisation de 2,60δ.
En réalité, selon plusieurs études, cette évolution axiale engendrerait :
Type d’étude
La littérature scientifique existante en 2023, a permis une recherche bibliographique et documentaire pour ce travail. Des informations qualitatives ont été utilisées afin de démontrer les conséquences d’une évolution myopique sur les capacités visuelles de l’enfant. Cette étude permettra de voir les facteurs de risques, les complications potentielles et les méthodes de traitement à disposition en France en 2023.
Population source
Cette étude concentre ses recherches sur une cible d’enfants myopes de moins de 16 ans.
Matériels et Stratégie de collecte des données
Les documents utilisés sont issus de PubMed ou des fabricants directement concernés par le produit cité. La collecte des données et articles a été réalisée selon les directives du système PRISMA à l’aide de critères d’inclusion et d’exclusion.
Les recherches sur PubMed ont été faites par mots clés comme : myopie chez l’enfant, élongation axile, D.I.M.S myopia, aspherical lenslets, classifying myopia, myopia progression and axial elongation, myopic children, atropine.
Les articles sélectionnés pour cette étude sont tous publiés après 1996 et traitent tous des risques et conséquences de la myopisation de l’enfant, ainsi que des différents traitements proposés.
Le but est de montrer qu’une prise en charge spécifique et précoce est essentielle afin de préserver le développement oculaire et les capacités visuelles de l’enfant afin de ne pas l’exposer aux pathologies qui pourraient survenir en cas d’évolution forte.
Les résumés, conclusions des articles sont lus. Les articles gardés, assemblés seront analysés pour en tirer les informations intéressantes à l’étude. 48 articles sont inclus dans cette étude.
Les articles et documents en littérature française, anglaise ont été sélectionné avec utilisation de l’outil Google traduction.
Critère d’inclusion
Ce sont les articles et les documents qui apportent une information pertinente au sujet étudié et donc en rapport avec la myopie et l’enfant.
Critère d’exclusion
Ce sont les articles et les documents qui ne sont pas en rapport avec le sujet, et dont l’information n’est pas crédible. Ainsi que ceux qui traitent du myope adulte.
Figure 1. Outil Prisma Flow Diagram utilisé pour ce mémoire
Il existe de nombreuses solutions de prise en charge de la myopie évolutive, en lunettes, en lentilles, chirurgicalement et avec collyres pour freiner l’évolution d’une myopie.
Tableau 4. Propositions de prise en charge de la myopie évolutive en 2023 d’après Brennan et al. (2021) et WSPOS (2023).
Lunettes |
Lentilles |
Autres |
Technologie DIMS |
Souple à double focus |
Atropine à dosage 0,05% |
Technologie HALT |
Souple à profondeur de focus étendue |
Atropine à dosage 0,025% |
Defocus périphérique |
Souple multifocale à VL centrale |
Atropine à dosage 0,01% |
Double-foyers |
Orthokératologie |
Conseils de prévention |
Double-foyers périphériques |
|
Rééducation orthoptique |
Verres progressifs |
|
Renforcement scléral |
Les études utilisées, pour ces résultats, comparent deux mesures afin de juger l’efficacité d’une méthode de freination :
Pour évaluer l’évolution de la réfraction dans le temps, il est nécessaire de comparer la valeur trouvée lors de la mesure aux corrections précédentes. On peut alors évaluer, la vitesse de progression du défaut réfractif.
Sans action de contrôle de la myopie
A – Verres unifocaux VL :
Ils n’ont aucune efficacité sur le ralentissement de l’évolution myopique.
Ils sont utilisés dans les études scientifiques avec le groupe contrôle, pour mesurer l’évolution de la myopie chez les enfants chez qui elle n’est pas traitée.
Ces verres sont souvent utilisés pour corriger les yeux myopes, par non-connaissance des équipements de prise en charge de la myopie évolutive ou volonté des parents d’attendre de voir comment la myopie évolue, avant de commencer une option de prise en charge de la myopie évolutive.
B – Verres à soulagement accommodatif (ou antifatigue) :
Ils n’ont aucune efficacité sur le ralentissement de l’évolution myopique. L’addition est trop faible pour avoir une quelconque action de défocalisation sur la rétine périphérique.
C – Verres qui sous corrigent ou sur-corrigent :
Logan et al. (2020) ont démontré que ce choix n’a aucune efficacité sur le ralentissement de l’évolution myopique, au contraire cela risque même une augmentation de l’évolution myopique.
Dans la pratique, il est difficile de contrôler la sous-correction, car l’enfant peut rester sous-corrigé jusqu’au prochain rendez-vous de contrôle.
Il n’existe actuellement pas de preuves scientifiques qui montrent les bénéfices de sur-corriger ou de sous-corriger la myopie. La correction totale de la myopie mesurée est recommandée par les études cliniques.
Lunettes avec verres à contrôle myopique.
A – Technologie DIMS : MiYOSMART, Hoya.
Cette technologie correspond au verre MiYOSMART de chez HOYA.
Le système DIMS fonctionne comme une lentille de contact souple qui bouge avec l’œil. Il est constitué de 3 zones :
L’étude sur les verres ophtalmiques D.I.M.S. (Defocus Incorporated Multiple Segments) de Lam et al. (2014) montre que ces verres ralentissent l’évolution de la myopie.
Figure 2. Conception d’un verre DIMS. Extrait de : https://www.hoyavision.com/fr/pour-les-porteurs-de-lunettes/miyosmart/
Avec la technologie D.I.M.S., 50% des rayons sont focalisés sur la rétine et 50% des rayons sont focalisés en avant de la rétine. Cela amène une efficacité d’environ 67% par an sur la réfraction et de 60% par an sur la longueur axiale.
B – Technologie H.A.L.T : STELLEST TM Essilor.
Cette technologie correspond au verre Stellest TM de chez ESSILOR. Elle correspond à la même technologie que le MIYOSMART de Hoya.
Le verre est composé de 2 zones.
Figure 3. Conception d’un verre H.A.L.T. Extrait de : https://global.essilor.com/fr/produits/stellest
L’étude sur les verres ophtalmiques H.A.L.T (Highly Aspherical Lenslet Target) de Bao et al. (2021) montre que ces verres ralentissent l’évolution de la myopie. Cette technologie amène une efficacité d’environ 52% par an sur la réfraction et de 62% par an sur la longueur axiale.
C – Defocus périphérique.
Defocus périphérique = Peripheral aspheric design.
Cette technologie correspond au verre MyoVision Ace, de chez ZEISS notamment.
Ce verre est composé de 2 zones.
Cette technologie amène une efficacité d’environ 30% par an sur la réfraction et de 20% par an sur la longueur axiale. L’étude de Bao et al. (2022) montre que ce moyen offre des résultats inférieurs aux D.I.M.S et H.A.L.T.
D – Autres équipements de verres à contrôle myopique.
Ce sont les équipements utilisés avant l’arrivée des verres à défocalisation myopique (D.I.M.S. et H.A.L.T.) :
Une addition de +1,50δ est conseillée, elle entraine une défocalisation sur la rétine supérieure. Cela amène une efficacité d’environ 30% par an sur la réfraction et sur la longueur axiale.
Ils entraînent une défocalisation sur la rétine supérieure.
Ils sont constitués d’une addition de +1,50δ et d’un prisme de 3Δbase interne sur chaque œil pour éviter le changement de la phorie dû à l’addition convexe.
Cela amène une efficacité d’environ 50% par an sur la réfraction et de 30% par an sur la longueur axiale.
Les additions de +1,50 δ ou +2,00 δ sont préconisées. Cela entraine une efficacité d’environ 25% par an sur la réfraction et 15% par an sur la longueur axiale.
Tableau 5. Comparaison de l’efficacité des différents types de correction optique « lunettes » d’après les résultats de Bao et al. (2022), Lam et al. (2015b), Cheng et al. (2010), Cheng et al. (2014), Hasebe et al. (2008), Yang et al. (2009).
Aucune action sur le contrôle myopique.
Les lentilles unifocales VL souples et rigides n’ont aucune efficacité sur le ralentissement de l’évolution myopique.
Lentilles à contrôle myopique disponibles en France.
A – Souples à double focus : MiSight CooperVision.
La géométrie entraîne une défocalisation myopique sur la rétine périphérique.
Ce sont des lentilles souples défocalisantes concentriques avec :
Figure 4. Géométrie de la lentille Misight Coopervision. Extrait de : https://coopervision.fr/professionnels/lentilles-de-contact/misight-1-day#product-details
Les études de Chamberlain et al. et Logan et al. (2020) ont montré les bénéfices de cette géométrie sur l’évolution myopique sur 3 ans. Cette technologie amène une efficacité d’environ 59% par an sur la réfraction et de 52% par an sur la longueur axiale.
B – Lentilles Souples à profondeur de focus étendue (EDOF).
Ces sont des lentilles souples à profondeur de focus étendue (EDOF = Extended depth of focus). NaturalVue (Menicon) et Mylo (Mark’ennovy) sont distribuées en France.
Ces lentilles entraînent une défocalisation myopique sur la rétine périphérique, grâce à l’augmentation de la profondeur de champ. La zone de traitement comporte une addition jusqu’à +1,75δ qui entraîne une défocalisation myopique responsable de la freination de la myopie.
Cette technologie amène une efficacité d’environ 32% par an sur la réfraction et de 25% par an sur la longueur axiale.
C – Lentilles Souples Multifocales à VL centrale (Distance).
Ce sont des lentilles souples multifocales à VL centrale (Distance).
Biofinity Multifocal Distance (CooperVision) et Proclear Multifocal Distance (CooperVision) sont disponibles en France.
Le profil optique comporte une zone centrale de 3 mm de diamètre à vision de loin (distance) et une addition de :
Cette technologie amène une efficacité d’environ 43% par an sur la réfraction et de 36% par an sur la longueur axiale.
Figure 5. Géométrie de la lentille Biofinity Coopervision. Extrait de : https://coopervision.fr/professionnels/nos-produits/technologie-du-produit/technologie-balanced-progressive
D – Orthokératologie
Ces lentilles sont composées de plusieurs zones :
Cette technique est réversible et non-invasive. Les études de Chen et al. (2013) ont montré l’efficacité de cette méthode. Ces lentilles entraînent une défocalisation myopique sur la rétine périphérique.
Les travaux de Fan et al. (2004) et de Lam et al. (2014) montrent que quand les lentilles ne sont pas portées, on doit combiner le port d’une paire de lunettes, idéalement avec des verres à freination myopique.
Cette technologie amène une efficacité d’environ 45% par an sur la longueur axiale.
Tableau 6. Comparaison de l’efficacité des différents types de correction optique « lentilles » d’après les travaux de Chamberlain et al. (2019b), Sankaridurg et al. (2019), Si et al. (2015) et Sun et al. (2015).
L’atropine peut être un traitement de première ligne pour freiner la myopie évolutive, si la progression myopique est rapide, si les facteurs de risque sont élevés et si les autres équipements de prise en charge en lunettes et lentilles ne sont pas efficaces.
Le mécanisme exact de l’atropine dans le contrôle de la myopie n’est pas connu. Il semble que l’atropine agisse directement, ou indirectement, sur la rétine ou la sclère, inhibant l’amincissement ou l’étirement scléral, et la croissance oculaire.
L’action de l’atropine (antimuscarinique) sur l’œil engendre une mydriase, une cycloplégie, un blocage l’action de l’acétylcholine (qui agit pour le développement de la rétine) et permettrait d’après Chen et al. (2019) de ralentir la croissance axile du globe et donc un contrôle myopique.
Le traitement est souvent proposé en combinaison d’une autre prise en charge
L’atropine à faible dosage ne perturbe pas les capacités d’accommodation en vision de près et ne nécessite donc pas le port d’une addition spécifique.
Il ne faut pas que le dosage d’atropine soit trop élevé sinon il y aura trop d’effets secondaires. Plusieurs dosages sont essayés de 0,01% (étude atropine in the traitement of myopia : ATOM 2), 0,025% à 0,05%. L’étude LAMP de Yam et al. (low-concentration atropine for myopia progression) a suggéré que la concentration de 0,05 % était la plus efficace et restait bien tolérée.
Une correction optique est indispensable, dans tous les cas d’utilisation d’atropine, pour ralentir la progression myopique.
Tableau 7. Comparaison de l’efficacité des différentes concentrations pharmacologiques d’après les publications de Yam et al. (2019), Cooper et al. (2013).
LEGENDE : ∆RE : ralentissement de l’erreur réfractive par an / ∆LA : ralentissement de la longueur axiale par an.
ge de courtoisie Good-Lite.
Le rôle de l’opticien est de préconiser plusieurs conseils à l’enfant, pour accompagner la freination de l’évolution myopique.
Le respect des conseils ergonomiques permet de potentialiser et de maximiser l’action de l’équipement de contrôle myopique.
A – Règle des 2 heures
L’étude de Huang et al. (2020) préconise :
« Un enfant doit passer au moins 2 heures par jour à l’extérieur. Il faut essayer de limiter le temps passé sur les écrans quand ils sont utilisés pour les loisirs, en dehors du temps d’école ou des devoirs (avec un maximum de 2 heures par jour sur écran) ».
B – Règle des 20/20/20
« L’enfant doit prendre l’habitude de faire une pause lors de la lecture toutes les 20 minutes. Il doit alors regarder de l’autre côté de la pièce (à 20 pieds=6 m) pendant 20 secondes, pour relâcher la mise au point de l’œil. Puis, il peut retourner à sa lecture. Par exemple, c’est la pause qu’il prend à chaque nouveau chapitre ».
C – Règle de la distance du coude
« L’enfant doit essayer de maintenir une bonne distance de lecture, équivalente à la longueur de son avant-bras à partir de ses yeux. ».
Figure 6. Écoliers chinois avec barre d’appui pour induire la distance de lecture. Source :
D – Règle du bon éclairage
« L’enfant doit être bien éclairé pour toutes les tâches rapprochées : pour la lecture, pour faire ses devoirs, etc. On recommande un éclairage ambiant dans la pièce, et en plus, un éclairage directionnel vers le support de lecture, par exemple une lampe de bureau. On la place du côté opposé à la main qui écrit pour éviter les ombres portées ».
E – Conseils sur les temps d’écran
Pour les nourrissons et tout-petits : aucun écran.
Pour les enfants d’âge pré-scolaire : maximum 1 heure d’écran par jour.
Pour les enfants d’âge scolaire : maximum 2 heures d’écran par jour.
Les résultats les plus probants sont en faveur des verres à freination de myopie : Stellest Essilor et Miyosmart Hoya. Ces géométries sont celles qui offrent les meilleurs ralentissements de l’erreur réfractive et la longueur axiale par an. La lentille Misight a une efficacité plus faible.
Toute prise en charge peut être combinée. Une prise en charge (en lunettes ou lentilles à contrôle myopique) pour corriger la myopie ajoutée à un traitement sous atropine à faible dosage.
Cela est intéressant quand la progression myopique est très rapide, on peut combiner deux équipements de contrôle myopique :
L’objectif de cette étude bibliographique est de démontrer l’évolution importante de l’amétropie myopique chez les enfants.
Pour faire face à cette évolution, liée à nos changements de mode de vie, plusieurs solutions optiques (verres, lentilles à freination myopique et atropine) sont, aujourd’hui en France, à notre disposition.
Une prise en charge précoce du défaut visuel est essentielle afin de limiter le risque de pathologie oculaire.
Limites et Faiblesses de l’étude
Les études cliniques réalisées jusqu’à 2023 sont majoritairement effectuées en Asie sur des patients asiatiques et non caucasiens. Il est très difficile de comparer deux équipements de prise en charge myopique entre eux car dans chaque étude, les populations, les méthodes et les conditions sont souvent différentes :
Il faut donc faire attention lors de la comparaison de l’efficacité de deux options entre elles.
Seules les études réalisées par Hoya (Miyosmart) et Essilor (Stellest) sont depuis peu effectuées sur un public caucasien et à terme cela permettra d’avoir des résultats plus fournis. Les études sont réalisées sur de faibles échantillonnages de population et le suivi et l’implication des parents des sujets sont essentiels pour l’interprétation des résultats.
Enfin, ces résultats sont liés à de multiples facteurs extrinsèques qui viennent les moduler.
L’atropine a faible dosage offre une solution complémentaire au traitement des évolutions rapides. Toutefois en France, a la faible disponibilité du collyre conditionne actuellement son utilisation.
Quel que soit le système ou le dosage d’atropine utilisé (0,01 % ou 0,05 %), il est nécessaire de prendre garde à l’effet rebond à l’arrêt du traitement.
permet au rééducateur de choisir et d’adapter ses prises en charge afin de développer les compétences de son patient et de garder sa motivation.
La myopie évolutive est un problème de santé publique.
La réfraction et la longueur axiale sont les indicateurs principaux de l’évolution myopique. De nombreux facteurs de risques existent.
Une paire de lunettes adaptée avec des verres à freination myopique, ou des lentilles adaptées à freination myopique sont les deux principales prises en charge visuelle de ces enfants en évolution myopique.
Elles sont complétées :
Le rôle de l’opticien-optométriste en France est d’informer les parents sur le sujet de la myopie évolutive et d’orienter au besoin vers un ophtalmologiste et vers les solutions de freination myopique disponibles.
Il existe deux voies de contrôle de la myopie : d’une part, pour prévenir son apparition et, d’autre part, pour réduire, empêcher ou freiner sa progression une fois qu’elle est présente et évolutive. Chez l’enfant, plusieurs techniques permettent de freiner la progression quand la myopie s’accélère.
Les actions potentielles pour prévenir son développement ou ralentir sa progression regroupent : le temps passé à l’extérieur, les verres défocalisants, les lentilles de contact défocalisantes, l’orthokératologie, les traitements pharmacologiques et la chirurgie de renfort scléral.
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